Description
Un cordon rivulaire, ou ripisylve, est défini comme une haie ou un alignement d’arbres le long d’un cours d’eau en milieu agricole. Sa largeur peut varier d’un simple alignement d’arbres à un fragment forestier large de plusieurs mètres. Il s’agit d’un fragment linéaire de forêt alluviale, un habitat prioritaire au niveau européen (HIC 91E0*).
Objectif
La Wallonie et la Flandre se sont unies à travers un projet ambitieux cofinancé par l’Europe : le projet LIFE BNIP. En Région wallonne, ce projet est piloté par le Service Publique de Wallonie, en collaboration avec Natagora et Natagriwal. Le projet LIFE BNIP a pour mission, entre autres, de restaurer 60 km de cordons rivulaires en zone agricole.
Pourquoi installer/restaurer des cordons rivulaires ?
Les avantages d’une végétation boisée, même réduite, en bord de cours d’eau sont multiples. En plus de participer à la qualité du cours d’eau et de limiter les phénomènes d’érosion, la ripisylve, par sa structure linéaire, contribue au réseau écologique en jouant un rôle de corridor. Elle accueille une faune et une flore particulièrement intéressantes, dépendants à la fois du milieu aquatique et terrestre, comme la loutre ou le martin-pêcheur. En outre, par le biais du système racinaire de certaines espèces, comme l’aulne glutineux, la ripisylve offre des sites de nourrissage, de pontes et des caches pour la faune aquatique. Son rôle de « tampon » entre le cours d’eau et le milieu adjacent limite entre autres l’eutrophisation des cours d’eau. Pour l’agriculteur, l’entretien d’un cordon linéaire est bien moins contraignant que l’entretien d’une bande enherbée.
Quelles aides sont disponibles ?
La création et le maintien de cordons rivulaires sont soutenus par des subventions à la plantation, des subventions à la restauration écologique et les aides du programme agroenvironnemental. Les agriculteurs ont un rôle clé à jouer.
Subvention à la plantation (programme YesWePlant)
Des subsides à la plantation sont disponibles. Ils sont forfaitaires et couvrent au maximum 80% du coût de la plantation si elle est réalisée par un entrepreneur, et 100% du coût de la plantation si elle est réalisée par le demandeur des subsides. Le cordon rivulaire peut prendre la forme d’une haie, d’un alignement d’arbres ou d’un taillis linéaire.
Plan wallon de Développement Rural (PwDR) : subvention à la restauration écologique
Sur les parcelles incluses dans la structure écologique principale, il est possible de bénéficier de subvention à la restauration écologique. A la différence de la subvention à la plantation, la subvention PwDR prend en charge l’entièreté des frais engagés, en ce compris le paillage, la protection des plants et les clôtures si ces dernières s’avèrent nécessaire.
Mesures Agro-Environnementales et Climatiques (MAEC)
Le cordon rivulaire reste admissible dans la superficie agricole.
- Les haies ne font plus partie des MAEC, mais maintenant de l’éco-régime « maillage écologique », donnant droit à une aide de 0,45€/m (min. 10 m). Attention à ne pas tailler du 01/04 au 31/07 pour la nidification des oiseaux (conditionnalité agricole).
- En culture, ce sont des variantes des parcelles aménagées (MC7 – 1 600€/ha) qui peuvent être mises en place.
- En prairie, il est possible d’engager une « prairie de haute valeur biologique » (MC4 – « prairie rivulaire », 470€/ha.an) si un cordon rivulaire est présent ou planté.
Focus sur la MC4 « prairie rivulaire »
Cette mesure n’est pas particulièrement contraignante tout en donnant accès à une aide de 470€/ha.an sur une bande de 12 à 20 m de large à partir du cours d’eau. En effet, il n’y a pas de restriction de charge de bétail/de date/de mode d’exploitation (fauche et/ou pâturage). La fertilisation minérale et/ou organique ainsi que l’utilisation de produits phytosanitaires est tout de même interdite. Si la gestion de la prairie se fait par fauche, 10% de la surface (hors cordon rivulaire) doivent être laissés comme zone refuge. Si la gestion se fait par pâturage, le cordon boisé doit être protégé de la dent du bétail et ce dernier ne doit recevoir ni concentrés, ni fourrages que ce soit de manière directe ou indirecte. La parcelle doit aussi être obligatoirement exploitée pour éviter l’embroussaillement.