Trois espèces de busards vivent en Wallonie : le busard des roseaux, le busard cendré et le busard Saint-Martin. Les busards sont des espèces protégées au niveau européen, la Wallonie et la Flandre se sont unies pour leur conservation à travers le projet Life BNIP, un projet ambitieux cofinancé par l’Europe.
La détection des nids est très difficile, car les busards savent se montrer discrets. Les agriculteurs, qui connaissent par cœur leurs terres et qui sont souvent sur le terrain, sont des alliés incontournables pour trouver les busards nicheurs. En pratique, à partir du mois d’avril, on peut soupçonner une nichée de busards si on observe un ou plusieurs busards de manière répétée, s’ils portent des brindilles ou s’ils échangent des proies en vol. La parade nuptiale, pendant laquelle un busard se laisse soudainement tomber avant de reprendre de la hauteur, est également un indice.
Pour que la nichée soit un succès, le nid doit rester en place jusqu’à l’envol des jeunes, c’est-à-dire jusque fin juillet, voire début août. Les busards établissent leur nid préférentiellement dans les champs de froment, d’escourgeon ou de blé, ou dans les prairies temporaires semées en ray-grass. Protéger le nid lors de la moisson est une première étape cruciale. En pratique, il s’agit de localiser le nid dans la parcelle (avec des tuteurs par exemple) afin d’éviter la récolte sur la zone (de 1 à 4 ares). Cette zone doit aussi être protégée des prédateurs (renards par exemple) par une clôture temporaire. Un nid préservé de la moisson mais qui n’est pas protégé des prédateurs exposera les poussins de busards au premier carnivore passant par là. Il arrive même qu’un nid soit prédaté avant la récolte. La mise en place d’une clôture est donc également très importante. Le DNF propose, aux agriculteurs ayant un nid de busards avéré et protégé dans leur parcelle, une indemnité compensatoire calculée sur base de la valeur de la culture plus un forfait fixe pour le travail supplémentaire dû au contournement de la zone protégée pendant la récolte.
La protection des nids est un premier pas pour préserver ces acrobates du ciel, mais ce n’est pas suffisant. Beaucoup de jeunes n’arrivent pas à s’envoler pour l’Afrique en fin de saison, vraisemblablement par manque de nourriture. L’adoption de Méthodes Agro-Environnementales et Climatiques (MAEC) est un excellent moyen d’augmenter la capacité d’accueil de nos plaines de cultures pour ces redoutables prédateurs de rongeurs.
Un nouveau projet LIFE commence
Le projet LIFE BNIP, dans lequel Natagriwal est engagé depuis plus de 5 ans, se clôturera en décembre 2022. Les résultats du projet seront présentés lors d’une conférence le lundi 17 octobre 2022 à Namur, si vous souhaitez plus d’informations ou si vous souhaitez vous y inscrire, vous pouvez contacter Kathleen Mercken (kmercken@natagriwal.be – 0493 93 44 60).
Mais les projets LIFE ne s’arrêtent pas là pour Natagriwal : en janvier 2023 commencera le projet LIFE B4B, un projet stratégique rassemblant des partenaires flamands, wallons, bruxellois ainsi que l’état fédéral, et visant à répondre aux objectifs de Natura 2000 en Belgique. Ce projet d’une durée de 8 ans mobilisera au moins 4 personnes chez Natagriwal.