Suivi vétérinaire

 

Certaines substances antiparasitaires, utilisées dans le bétail, sont néfastes pour la biodiversité. Elles sont toxiques pour les insectes et leurs prédateurs (oiseaux et chauve-souris) dont les effectifs diminuent par manque de nourriture. Des prescriptions sur les antiparasitaires sont à présent intégrées dans le cahier des charges de certaines MAEC, comme les prairies de haute valeur biologique (MC4). Par ailleurs, la gestion des antiparasitaires est une thématique complexe où se croisent des enjeux économiques, écologiques et sanitaires.

L’objectif d’un suivi antiparasitaires dans des fermes pilotes est d’appliquer les bases de la gestion raisonnée des antiparasitaires dans des élevages bovins et ovins en établissant des protocoles d’analyses parasitaires et de gestion des prairies. Il faut aussi s’assurer de la bonne santé des animaux : mesurer la croissance et la production des animaux.

 

Méthodologie

  • Exploitations suivies : Quatre exploitations laitières (Herve) et une exploitation bovine mixte (Waremme) sont suivies depuis 2013. Une exploitation bovine mixte (Ciney) et 3 exploitations ovines (Gaume, Plombière, Theux) sont suivies depuis 2015.
     
  • Protocole : Diagnostic parasitaire complet chaque année en collaboration avec le vétérinaire d’exploitation et traitement du troupeau sur base des résultats.

Résultats

Les éleveurs sont très satisfaits de ce genre de suivis. Pour un fonctionnement optimal, le vétérinaire d’exploitation DOIT être impliqué et motivé.

En 2013 :

  • Les 4 exploitations laitières : aucun éleveur n’a traité ses génisses en milieu de saison et à la rentrée. Deux troupeaux adultes ont été vermifugé à la rentrée.
     
  • L’exploitation mixte : pas de traitement des animaux en saison sauf un lot présentant de la bronchite vermineuse (explication : année plus sèche et la charge parasitaire était plus faible à très peu de traitements. Toutefois mise en évidence de la douve du rumen (parasite émergent) une exploitation grâce aux analyses).

En 2014 :

  • Les 4 exploitations laitières : Des traitements antiparasitaires ont dû être administré en raison de la forte prévalence de cas de bronchite vermineuse au mois d’août.
     
  • L’exploitation mixte : traitement contre la bronchite vermineuse au mois d’août pour tous les animaux en pâture.

► Explication : mois d’août très humide : beaucoup de cas de bronchite vermineuse à traitements.

En 2015 :

  • Les 4 exploitations laitières : aucun éleveur n’a traité en milieu de saison. Quelques traitements au cas par cas pour la bronchite vermineuse.
     
  • Les exploitations mixtes : pas de traitement des animaux en saison sauf un lot (à Waremme : sur la même prairie qu’en 2013 et à Ciney : dans une prairie) présentant de la bronchite vermineuse.
     
  • Concernant les 3 exploitations ovines : 2 éleveurs ont traités au cas par cas les moutons (un éleveur a utilisé un antiparasitaire conventionnel pour les animaux fortement parasité et des huiles essentielles pour les autres). Le 3ème éleveur a effectué deux traitements antiparasitaires sur la saison (agneaux et béliers de boucherie). 

► Explication : Eté très sec. Seuls des traitements au cas par cas ont été réalisés sur des animaux présentant de la bronchite vermineuse. La gestion de ce parasite est très délicate (analyses tardives et immunité labile tout au long de la vie). Si les traitements se font au cas par cas et avec une molécule peu rémanente, c’est moins dangereux pour la biodiversité.

 

Il est possible de traiter moins et/ou mieux son troupeau en se basant sur des analyses diagnostiques de routine et en gérant différemment ses prairies pour réduire la charge parasitaire au minimum. C’est un travail qui est nécessaire et doit se faire en collaboration avec son vétérinaire d’exploitation. Certains éleveurs ont changé radicalement de pratiques : arrêt des traitements systématiques, traitements au cas par cas, traitements uniquement sur base d’analyses, arrêt de traitements « longue action », etc. Cette gestion raisonnée permet à la fois de préserver la biodiversité, de faire des économies de traitements tout en augmentant l'immunité du troupeau ! Un opération "win-win" pour l'environnement et les éleveurs.