Les suivis papillons du jour ont été initiés en 2006 sur les bandes fleuries favorables aux insectes butineurs (MC8 « variante c »). En 2015 des suivis ont été étendus à d’autres types des MAEC. Les papillons de jour (ou Rhopalocères) sont d’excellents bioindicateurs. Ce groupe d’insectes convient particulièrement bien pour suivre l’évolution des bandes et évaluer si leurs objectifs environnementaux sont atteints, notamment en termes de conservation de la biodiversité et renforcement du maillage écologique.
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Méthodologie
- Echantillon : 38 bandes ont été visitées en 2015.
- Localisation : La zone d’étude s’étend sur le nord du sillon Sambre et Meuse (Hesbaye et région limoneuse brabançonne), le Condroz et la Famenne. La carte indique les bandes fleuries visitées en 2015.
- Méthode : Depuis 2010, le protocole des suivis sur les bandes « butineurs » sont standardisés. Quatre visites de terrain sont programmées sur la bonne saison chaque mois de mai à août. Les bandes « butineurs » sont parcourues sur l’ensemble de leur surface afin de tendre vers l’exhaustivité des relevés.
- Toutes les données récoltées sur le terrain sont disponibles dans la base de données BIOGEOnet
Résultats
- Au total, 52 espèces de papillons de jour ont été observées sur les bandes fleuries depuis le début des suivis. Cela représente 54 % des papillons de Wallonie, avec des différences entre les deux zones d’étude (65% au nord du sillon Sambre et Meuse et 58% au sud du sillon Sambre et Meuse). Ces deux chiffres sont en progression constante, confirment l’importance et l’attractivité des bandes fleuries pour les papillons.
- La majorité des espèces observées dans les bandes ne sont pas menacées, mais treize espèces le sont. Trois espèces sont reprises à l’annexe IIb du Décret Natura 2000.
- Les bandes fleuries accueillent principalement des espèces très communes ou communes (58%) et des espèces assez rares (35%). En nombre d’individus, les espèces très communes ou communes représentent environ 97 %. Les bandes sont donc particulièrement favorables au développement et à la dispersion de ces espèces.
- La moitié des espèces observées sont caractéristiques des milieux ouverts, le deuxième groupe plus important étant les espèces des milieux fermés (forestiers). A égalité, les espèces des milieux ouverts bocagers et les espèces généralistes ou migratrices suivent ce classement. En nombre d’individus, les espèces des milieux ouverts sont majoritaires (66 %), suivies des espèces des milieux rudéraux (29 %).
- L’analyse croisée de la faune et de la flore montre que 76 % des papillons observés peuvent trouver leur(s) plante(s) hôte(s) (les plantes utilisées par les chenilles pour se nourrir) sur les bandes fleuries. La grande majorité des Rhopalocères sont donc susceptibles de rencontrer leur(s) plante(s) hôte(s) sur les bandes fleuries, et donc de s’y reproduire.
- L’analyse des plantes potentiellement butinées montre que 97 % des papillons peuvent trouver une source de nectar pour se nourrir. Une seule espèce (Carterocephalus palaemon) n’aurait pas trouvé de plantes à butiner, mais notre base de données (plantes butinées par les papillons) est encore lacunaire sur ce sujet.
Ces résultats sont très encourageants et montrent que cette méthode agroenvironnementale rencontre les objectifs visés concernant cette catégorie de butineurs. Ces résultats ont permis de faire des propositions d’amélioration de la méthode, par exemple concernant la localisation des bandes et la composition du semis de plantes à fleurs.